4 min read by Alice

Ce parcours de guérison est VRAIMENT difficile

Mon blog parle d'espoir et de solutions pour aller mieux. Mais soyons honnêtes, par moments, ce parcours est vraiment très dur. Et il faut en parler aussi.
Une route de terre grimpe à flanc de colline sous un ciel orageux. Des branches tombées, des rochers et des plantes jonchent le chemin, symbolisant un parcours difficile.
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Je ne suis pas médecin. Je partage une expérience personnelle. Ce blog ne doit pas être considéré comme un conseil médical. Consultez toujours un professionnel de santé avant de prendre des décisions concernant votre santé, et restez à l'écoute de votre corps.

Soyons honnête un instant :
Ce parcours de guérison est très difficile. Vraiment.

Ça demande un courage surhumain.
C'est d'une lenteur insupportable.
C'est horriblement frustrant.


Mon blog parle d'espoir et de solutions pour aller mieux.
Je parle surtout de ce qui m'a aidée, de ce qui a marché, de ce qui m'a donné la force de continuer à avancer. Et c'est important de se concentrer là dessus.

Mais je veux être complètement honnête avec vous :

J'ai eu envie d'abandonner.

J'ai essayé un nombre incalculable de trucs qui n'ont pas marché du tout.
Et à chaque fois, j'étais très déçue.

J'aurais donné n'importe quoi pour que la souffrance s'arrête.
Quand j'étais au plus mal l'an dernier, chaque seconde de chaque journée était insupportable.


J'écoutais des témoignages de guérison et j'entendais des phrases du genre :
"Je suis tellement reconnaissant(e) d'avoir traversé cela" ou "La guérison c'est la quête de toute une vie, on n'arrête jamais de progresser".

Entendre ça me mettait très en colère.

Je me disais :

"C'est facile de dire ça, puisque vous allez mieux.
Vous avez oublié comment c'était.
Il n'y aucune raison d'être reconnaissant.
Je déteste ce que je vis.
Ce que je veux entendre, c'est que je peux guérir et tout oublier !"


Des fois, j'ai douté. Beaucoup.

Est-ce que je suis sur la bonne voie ?
Est-ce que j'en fais trop ?
Est-ce que j'en fais assez ?
Est-ce que je fais les choses comme il faut ?
Est-ce que je suis débile de croire que je peux guérir ?
Est-ce que je devrais juste laisser tomber ?
Tout ça à la fois.

Quand on entend les gens parler de leur histoire, on dirait que c'était facile et linéaire. Qu'ils ont été résilients, courageux, et concentrés sur le positif tout le long. Que leurs symptômes n'étaient pas si terribles. En tout cas, clairement pas aussi terribles que les nôtres.

Mais tout ça, c'est faux.

Cette maladie est impitoyable pour nous tous.
Ce travail de guérison est extrêmement difficile.
C’est probablement l’un des parcours les plus éprouvants qu’un être humain puisse traverser.
Ça demande de rassembler tout son courage et toute sa foi.


Le "travail" de guérison peut aussi devenir un piège.
Pour moi, ça a été le cas à un moment.

Dire aux gens qu'ils peuvent s'aider à guérir eux-mêmes, quand le monde médical n'a pas (encore) les réponses, c'est bien.

Mais ça peut aussi devenir une pression énorme.

S’acharner à "faire le travail", enchaîner les techniques, les méditations, les exercices de respiration... peut facilement alimenter les schémas de perfectionnisme et de performance.

Ce qui a fini par marcher pour moi, c'est l'approche la plus contre intuitive de toutes : arrêter d'essayer.
Faire confiance à l'Univers.
Décider de croire que j'étais sur le bon chemin.
Que d'une façon ou d'une autre, j'allais comprendre ce qu'il fallait faire, en temps voulu.

C'est le pari le plus fou que j'ai fait de toute ma vie.


Le temps ne s'écoule plus de la même façon pendant la guérison.

C'est lent ("comment je vais réussir traverser une journée de plus comme ça... ?")
Et rapide à la fois ("on est déjà en octobre 2025 ?!")

La guérison prend du temps.

Un jour, ma thérapeute m'a dit : "Le langage du système nerveux, c'est la lenteur".

J'ai détesté cette phrase.
Je déteste attendre.
Je déteste ralentir.
Je déteste faire face à l'imprévu.

J'ai été forcée d'apprendre, au prix fort.
J'ai du laisser tomber toutes mes exigences.

C'est incroyablement difficile d'accepter de ne pas savoir combien de temps ça va prendre. De respecter le rythme de son propre corps. D'être en paix avec l'idée qu'il n'y a rien à faire pour que ça aille plus vite.

Pour certains, la guérison prend quelques semaines. Quelques mois. C'est les histoires "miraculeuses", les plus visibles aussi. On veut tous croire que ça sera pareil pour nous.

Mais ces histoires sont l'exception. Guérir prend du temps. Guérir tout son être, guérir de l'intérieur, ça prend du temps.


Le travail Mind Body, ça fonctionne.
Ça en vaut la peine.
Mais bon sang, c'est difficile. Et parfois, c'est normal d'en avoir marre.

Une petite pousse verte émerge d’un sol craquelé dans un désert aride sous un ciel orageux.